Actualités française: la députée LFI Sophia Chikirou en pleine tempête médiatique et judiciaire

Publié le : 10/03/2023 – 16:38

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Le quotidien Le Monde à fait paraître un long dossier ce 3 octobre et France Télévisions s’apprête à diffuser jeudi 5 octobre un reportage de Complément d’enquête, consacré à son parcours. Et tous deux reviennent sur l’aspect judiciaire. Pour Sophia Chikirou, le dossier est épineux. La députée est soupçonnée d’avoir surfacturé des prestations de son entreprise de communication, qui travaille presque exclusivement pour LFI et Jean-Luc Mélenchon, puis d’avoir ensuite empoché la différence.

Selon Le Mondecela pourrait lui valoir bientôt une mise en examen pour « escroquerie aggravée ». Le quotidien liste également plusieurs prestations antérieures sujettes à débat avant de revenir sur l’affaire du Média, cette télévision en ligne montée initialement par l’entourage de Jean-Luc Mélenchon et que Sophia Chikirou a réalisé pendant quelques mois. Cela s’est mal fini et deux plaintes contre X pour vol ont été déposées par la webtélé après que le bureau de Sophia Chikirou a été discrètement vidé au moment de son départ.

Indignation à la France insoumise

Même si ces informations ne sont pas nouvelles, les enquêtes étant connues depuis plusieurs années, l’article du Monde est jugé « extrêmement à charge » par un cadre Insoumise qui s’interroge par ailleurs sur le timing de ces enquêtes journalistiques alors que Jean-Luc Mélenchon revient sur le devant de la scène politique avec son nouveau livre dont il entame la promotion cette semaine au Maroc. La présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée Nationale, Mathilde Panot, parle de son côté de « harcèlement » de la part des journalistes de Complément d’enquête et aurait ordonné, selon le présentateur de l’émission Tristan Waleckx, aux députés LFI ne pas répondre à France 2.

Interrogée ce matin sur le dossier Chikirou au point presse hebdomadaire de LFI, Mathilde Panot a avancé une autre explication au coup de projecteur médiatique sur Sophia Chikirou. « Je trouve profondément sexiste qu’on s’attaque régulièrement aux femmes politiques, at-elle lancé. J’ai moi-fait l’objet d’même un article du Parisien qui était intéressant, où après six ans, on expliquait que je n’étais pas celle qui écrivait mon discours. Bon, voilà, je n’ai rien d’autre de plus à dire sur cette question. »

La réponse de Mathilde Panot peut paraître étonnante, mais elle fait surtout référence à l’autre versant des enquêtes journalistiques sur Sophia Chikirou : son influence à LFI et son comportement

La méthode Chikirou en question

Le rôle et la position de Sophia Chikirou sont ambigus. Officiellement, elle n’est aujourd’hui qu’une simple députée et cheffe de file des Insoumis à Paris. Mais elle reste très influente du fait de sa proximité avec Jean-Luc Mélenchon, avec lequel Le Monde lui prête une relation sentimentale compliquée. Elle l’a conseillé lors de ses trois campagnes présidentielles et sa candidature aux législatives à Paris a été au cœur d’une brouille qui dure encore entre LFI et une frange du Parti socialiste. L’un de ses récents messages sur les réseaux sociaux compare le patron des Communistes Fabien Roussel à Jacques Doriot, ex-communiste devenu collaborateur des nazis durant la Seconde Guerre mondiale, a également provoqué une crise ouverte au sein de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

Sa « méthode » et ses relations avec les autres, font aussi débat. Le MondeComplément d’enquête ainsi que des articles de Libération et de l’Express rapportent des propositions particulièrement grossières tenues par Sophia Chikirou, au sein du groupe LFI à l’Assemblée, mais aussi lors de son expérience au Média. Dans ce dernier cas, Sophia Chikirou aurait tenu des discours notamment homophobes, ce qui a conduit le député Insoumis Andy Kerbrat à demander une clarification.

Une dirigeante silencieuse et crainte

Sophia Chikirou a choisit pour l’instant le silence, tout comme Jean-Luc Mélenchon, ce qui n’est pas nécessairement dans ses habitudes. Cela est une particularité de la députée qui ne parle quasiment pas aux médias et est rarement citée dans les échanges avec les Insoumis. C’est en cela un paradoxe à LFI. Tout le monde connaît son influence, mais personne ne parle d’elle. L’explication officielle est qu’elle n’a pas de poste de premier plan dans l’organigramme du mouvement. L’officieuse est qu’elle est très crainte, y compris d’ailleurs chez les journalistes qui hésitent souvent à la solliciter. Cela pourrait changer dans les prochains jours et encore plus, si elle devait être mise en examen.