Ancien fleuron du secteur informatique, le groupe français Atos est en grande difficulté depuis plusieurs mois et cherche un repreneur pour échapper à la faillite. Le gouvernement s’est porté candidat ce week-end pour racheter ses activités stratégiques et de défense.

Publié le : 29/04/2024 – 18:04

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Depuis un an, le groupe Atos a perdu près de 80% de sa valeur en bourse. Endettée à hauteur de 5 milliards d’euros, l’entreprise aux plus de 100 000 salariés à travers le monde cherche un repreneur. Un temps, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky a manifesté son intérêtmais les négociations n’ont pas abouti.

Un potentiel repreneur étranger plutôt mal vu par le gouvernement français, car Atos a des supercalculateurs (des ordinateurs avec des capacités de calcul très importantes) utilisés pour la dissuasion nucléaire, ou encore pour l’intelligence artificielle. Le groupe a ainsi des contrats avec l’armée française. C’est aussi lui qui assure la cybersécurité pour les Jeux olympiques de Paris cette année et une partie de la cybersécurité des centrales nucléaires civiles françaises et de certains services publics comme la Sécurité sociale. Le gouvernement ne souhaite pas que ces activités soient rachetées par un groupe étranger et propose que l’État devienne actionnaire de l’entreprise.

« J’ai déposé ce week-end une lettre d’intention en vue d’acquérir toutes les activités de souveraineté d’Atos », a donc annoncé, dimanche 28 avril, sur la chaîne LCI, le ministre français de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire. « On verra demain les autres actionnaires qui pourraient participer, uniquement des actionnaires français. L’objectif est que les activités stratégiques d’Atos restent sous contrôle exclusif de la France et d’éviter que des activités sensibles, décisives en matière de supercalculateurs, de défense, puissent dépendre d’intérêts étrangers », a-t-il précisé. Une annonce saluée par Atos ce lundi.

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Un groupe en grande difficulté

Il faut dire que le groupe français a revu à la hausse ses besoins financiers pour les prochains mois. Atos assure ce lundi avoir besoin de plus 1,1 milliard d’euros pour financer ses activités jusqu’à la fin de l’année prochaine. C’est près du double de l’estimation qu’il avait avancé précédemment.

Son chiffre d’affaires a baissé de 11% au premier trimestre. L’entreprise a perdu près de 80% de sa valeur en bourse depuis un an, même si son titre grimpait ce lundi 29 avril à Paris en réaction à l’annonce de Bruno Le Maire. Le fait que l’État français puisse se porter acquéreur d’une partie de ses activités est une bouffée d’air frais pour l’entreprise.

L’annonce du gouvernement a pour mais d’essayer de convaincre les repreneurs, estime Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). « Dans ce cas de figure, en général, on cherche un repreneur français. Visiblement, aucun ne veut reprendre toute cette activité, donc l’État français a décidé de mettre la main à la poche – mais pas complètement – ​​pour inciter des entreprises françaises à racheter Atosexplique-t-il. La société deviendrait ainsi une entreprise privée avec de l’actionnariat public, comme chez Thales, Safran ou Airbus », des entreprises de défense et d’aéronautique, souligne-t-il.

Ce type d’initiative est toutefois rare. « Généralement, sur l’application de la législation sur le contrôle des investissements étrangers. L’État ne souhaite pas qu’une entreprise étrangère rachète une entreprise française et cherche des actionnaires français », précise Jean-Pierre Maulny. Par exemple, en 2020, Photonis, une entreprise du secteur de l’électronique de défense, risque d’être acheté par une entreprise américaine : « L’État français ne s’était pas porté directement acquéreur, n’avait pas racheté d’actions », mais s’était opposé au rachat par l’entreprise états-unienne, rappelle-t-il.

Dans le cas d’Atos, reste à savoir si l’annonce du gouvernement suffira pour convaincre des repreneurs privés français. Autre question en suspens : combien ce rachat partiel coûterait-il à l’État ? Aujourd’hui, le groupe vaut, en bourse, environ 250 millions d’euros, mais la valeur globale de l’entreprise, toutes activités confondues, est estimée entre 700 millions et 1 milliard d’euros.

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