Alors que 20 % des agriculteurs français sont riches et 20 % vivent décemment de leur travail, environ 60 % connaissent de sérieuses difficultés, principalement dues à la concurrence déloyale des pays tiers. La profession enregistre deux suicides par jour !

Ils sont céréaliers de la Beauce et de la Brie, vignerons de Champagne ou de Bordeaux, éleveurs de chèvres du Larzac ou encore producteurs de fruits et légumes de la Vallée du Rhône. Ce sont tous des agriculteurs, mais ils ont des statuts, des contraintes et des revenus complètement différents. Il y a 400 000 agriculteurs actifs en France. 20 % d’entre eux s’en sortent très bien », explique Jean-Luc Guérard, ancien polyculteur-élevage à Villers-en-Haye, en Meurthe-et-Moselle. Ce sont les grands céréaliers, les grands viticulteurs. Ils sont souvent élus dans leur commune ou département, parfois à l’Assemblée ou au Sénat, et fréquentent les dirigeants politiques de Paris et de Bruxelles. Pas de problème pour eux.

Poulets importés d’Ukraine

Il existe également une classe d’agriculteurs un peu moins aisés. Environ 20 % de la profession dispose d’un bon capital, d’employés et d’équipements de pointe pour gérer leur exploitation. Ils cherchent à s’agrandir pour augmenter leurs revenus confortables.
Enfin, 60 % des agriculteurs français sont « dans une situation difficile, voire très difficile », comme le souligne Jean-Luc Guérard. Plus que les deux autres catégories, leurs revenus sont soumis aux aléas climatiques, économiques et géopolitiques… ».
L’Ukraine en est un bon exemple. Depuis le début de la guerre avec la Russie, Bruxelles a suspendu les droits de douane, pour soutenir l’économie du pays. Officiellement, 8,1 millions d’euros de viande et de volaille ukrainienne sont importés en France. En réalité, c’est bien plus, puisque l’Ukraine fait transformer ses poulets dans des usines en Pologne, en Belgique ou aux Pays-Bas, qui les revendent ensuite en France sans être obligées d’indiquer leur origine. C’est une concurrence déloyale », confirme un agriculteur de la Bresse. L’Ukraine, qui ne fait pas partie de l’Europe, n’est pas soumise aux mêmes normes que nous. Par exemple, Bruxelles interdit les unités de production de plus de 20 000 oiseaux. Pourtant, un oligarque ukrainien a mis en place une unité de production intégrée (de la production d’aliments à l’abattage, la découpe et la distribution en barquettes) comptant 4 millions de poulets. « Comment lutter contre cette concurrence », s’interroge Jean-Luc Guérard ?

Distorsion de concurrence

Ces anomalies concurrentielles se retrouvent dans tous les secteurs professionnels. L’Europe interdit certains produits phytosanitaires pour le bétail et les cultures. Ils sont pourtant autorisés dans les pays qui exportent leur production vers la France. Les OGM, par exemple, sont utilisés dans de nombreux pays pour produire du soja destiné à l’alimentation animale.
Il en va de même pour les veaux nés en France, élevés en Italie et revendus en France ; porcs nés en Belgique et abattus en Roumanie pour être redistribués dans toute l’Europe.
Ce n’est pas mieux pour les fruits et légumes cultivés en Espagne ou au Maroc avec des engrais interdits en Europe (tomates, laitues, raisins, pêches, abricots, etc.), ni pour le vin et l’huile d’olive de mauvaise qualité vendus dans les supermarchés. Parfois sous la marque propre du distributeur. (Voir ci-dessous les 40 tonnes d’œufs du Portugal).

Deux suicides par jour !

Il est d’autant plus difficile pour les petits producteurs et éleveurs de réagir que les coûts de production ne cessent d’augmenter (diesel, électricité, engrais, alimentation animale, etc.), que les prix de vente du lait, des céréales et de la viande n’augmentent pas. , voire en baisse, et que les subventions de la PAC ne sont pas versées à temps… On comprend facilement pourquoi les agriculteurs sont dans un tel désarroi. Et si l’on y ajoute le casse-tête des normes que Paris et Bruxelles leur imposent au quotidien, c’est de quoi donner envie de se pendre.
Une étude de Santé publique France, menée en 2017 sur des données de 2007 à 2011, révèle qu’un agriculteur se suicide tous les deux jours en France (300 personnes en deux ans). L’étude MSA de 2019, basée sur les données de 2015, faisait état de deux suicides par jour (605 personnes) !
Dans quel autre métier trouve-t-on autant de raisons de bloquer les routes et les autoroutes ?

Ouvrages sur un thème analogue:

Itinéraires de Paris à Jérusalem : La France et le conflit israélo-arabe (1).,Présentation du livre.

Le Peuple de la Forêt.,Redirection vers la fiche descriptive. Disponible sur internet.

Renaissance et Réforme/Autour de Jean Calvin.,Redirection vers la description .

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